Si tu ne l'aimes pas moi oui !
Episode 2
Un Gentleman sous la pluie
-Voilà, c'est là qu'il habite. Oh, il joue avec son chien.
-allez ! Essaies de me le prendre !
Il ne cessait de lober le chien, finalement, il lui donna la balle.
-protèges là !
Il tacla la balle sans...
-il n'a pas touché son chien ! Il assume bien sa réputation d'ex-as de la défense !
-non mais ! Tu croyais pas gagner contre moi !? Allez, un choco, un !
Il le mit en bas, puis en haut, à gauche, à droite, et enfin, dans la bouche du chien.
-ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah!
-C'est bien ! Tes yeux ont 10/10 ! Oh ! Bonjour, comment vas-tu ?
-bonjour Hendy. Je vais bien.
-quelqu'un te cherche des noises ?
-euh non, c'est mon ordi. L'Internet ne marche plus. On m'a dit que tu étais calé en informatique.
-hum, je vois. Tu es là cet après midi ?
-oui !
-je serais là à 14h30.
-à cet aprèm !
-à cet aprèm.
Elle quitta les lieux sous l'œil bienveillant de Hendy.
-Cette fille... Elle n'a pas hésité à venir alors que ma propre famille craint de venir ici... Cette fille est spéciale. Bon, allons regarder l'matos, ça doit sûrement être une bande de virus.
Plus tard...
Alors que la veille Météo France avait annoncé un avis de fortes pluies, Hendy n'hésita pas à sortir. Au quart de chemin la pluie le surprit.
-Même si je rentre chez moi, je serais trempé, alors allons-y trempés jusqu'au bout ! Et puis je lui ai promis de passer.
Presque arrivé chez elle, Hendy pensa que de toute façon, si le Soleil est la bénédiction des mécréants, la Pluie est celle des Justes.
-Nathalie ?
-Tu es venu !? Entre !
-merci.
-mais tu es trempé ! Je vais te chercher des habits de mon père.
-tiens, ils sont pas là ?
-Ils sont chez mémé, ils attendent que ça se calme.
-pas avant demain.
-quoi ?
-la pluie est comme une sœur pour moi, donc depuis le temps, je la connais.
-oh, tu es un romantique !
-où est l'ordi ?
-euh, dans ma chambre.
-OK. Je t'attends ici.
-Il a changé de sujet si rapidement, je ne voulais pas le gêner. Cette chemise devrait lui aller, ce pantalon aussi...
-Nathalie ?
-oui, me voilà !
-il ne fallait pas prendre de si beaux vêtements !
-mais si ! Avec cette chemise tu seras très mignon. Tiens, la salle de bain est au fond, je t'attends, j'allume l'ordi.
-d'accord.
-le pauvre, il a presque fuit ! Je devrais être moins généreuse en compliments, il est trop timide.
-Nathalie ?
-viens !
-voyons notre grand malade. OK, le nouveau modem de ONLY... Tout à l'air d'aller...bon... pas d'antivirus !?
-je les ai désinstallés, AUCUN n'est efficace !
-ne t'en fais pas, j'ai le meilleur : PANDA !
-hein ?
-non je ne plaisante pas. C'est pas très connu, mais c'est le meilleur, et donc le plus fiable. Allez, j'installe. T'as de la chance, c'est la dernière version, je l'ai téléchargé ce matin !
-pourquoi tu as marché sous la pluie ?
-hum ? La pluie ? Une promesse est une promesse, et je tiens toujours mes promesses.
-même dans un temps pareil !
-bien sûr, je suis pas un fioneur ! Demande aux autres ! Tant qu'on a besoin de moi, je viens !
-c'est fini.
-je lance l'analyse... woh ! Ton ordi est pas chrétien ! 67 virus ! Allez ! Du balai ! Je redémarre... Voilà, tu es connectée.
-déjà !?
-c'était juste un problème viral. Là tu es tranquille avec cet antivirus.
-merci, tu es un amour.
-de rien, Natha...
Il rougit.
-j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?
-euh, non ! Non !
Nathalie vit que Hendy s'était tellement pressé, qu'il n'avait pas cherché de serviette pour s'essuyer la tête !
-quelle mal élevée je suis ! Tes cheveux ! Je vais te chercher une serviette ! Tu veux du café ?
-s'il te plait.
Elle se dépêcha de lui donner une grande serviette. Hendy la mit sur sa tête à la façon des...
-on croirait un musulman du désert !
-ça sèchera plus vite comme ça !
-je vais prendre ta tasse.
-OK.
Il essuya rapidement sa tête qui était très humide, rien de surprenant vu les fortes précipitations. Il n'était même pas décoiffé !
-voilà.
-merci.
-Hendy, on m'a dit que tu aimais une certaine...
Il regarda sa tasse, avala le café, et répondit calmement :
-Sarah.
-tu l'aimes encore ?
-quelle que soit la réponse, je ne serais jamais avec elle. Je veux l'oublier.
-merci pour l'ordi.
-c'est comme jouer aux legos pour moi, c'est rien.
-Hendy, tu...
-oui ?
-non rien. Tu aimes quelle musique ?
-euh, j'écoute surtout Modern Talking, de la musique japonaise et indienne.
-je connais pas.
-ces musiques sont sur le CD du logiciel, je te le laisse.
-merci.
-ce n'est pas la peine de me remercier tout le temps, c'est normal ! Hey ! Pourquoi tu pleures ?
Elle s'agenouilla.
-tu as failli mourir pour elle on m'a dit.
-Mais non arrêtes.
Il essuya ses larmes et la mit contre lui.
-tu sais, elle s'en foutait. Cela ne lui a rien fait que... tu sais, elle n'en valait pas la peine.
-Lui, qui est si craint par sa colère légendaire dite dévastatrice, est si doux. Je me sens en sécurité dans ses bras. Sa main caresse mes cheveux si délicatement.
Hendy semblait perdu dans ses pensées.
-Hendy ?
-oh, je...
-Hendy, je...
-oui ? Attendit t-il innocemment.
-les autres, je... Je me fiche de ce qu'ils ont osé dire sur toi ! Les autres sont... Ils se comportent mal avec toi !
-sauf Moïse.
-je sais ! Laisse moi finir ! J'ai eu peur en entendant parler de toi ! Mais ils avaient tous tort ! Tu es si attentionné, honorable, gentil et doux...
Hendy la tenait toujours dans ses bras, elle appuya sa tête contre sa poitrine.
-Hendy, pleura t-elle. Il se peut que tu ne me trouves pas digne de toi... Mais je t'aime ! Je t'aime Hendy ! Si elle ne t'aime pas, moi oui ! Sanglota t-elle.
Il resta silencieux. Il semblait touché profondément. Il ferma les yeux et la garda contre lui.
-il n'a rien dit mais me garde près de lui. Il m'aime aussi, mais sa décence le rend muet. Tu es bien un homme d'action et non de mots. Je resterais près de toi tant que tu le voudras.
-La pluie ne risque pas de se calmer avant demain matin. Je peux rester ? Demanda t-il doucement.
-oui, ne me laisse pas seule.
En effet, un SMS lui était parvenu disant « nous restons chez mémé, prends ce que tu veux ».
-Nathalie, merci de pleurer... pour moi... car moi... je ne peux plus.
-Tais-toi et tiens moi encore dans tes bras.
Ils restèrent ainsi assis par terre, contre le lit, sous la lumière d'une veilleuse.
FIN