PARIS - Si c'est d'une opération militaire colombienne qu'est finalement venue la libération d'
Ingrid Betancourt mardi, Nicolas Sarkozy n'a pas ménagé ses efforts depuis son élection pour obtenir cet heureux dénouement, malgré souvent les réticences colombiennes, entre tentatives avortées de médiation, appels à Manuel Marulanda ou envoi sur place d'une mission humanitaire de la dernière chance. Efforts toujours déçus. Mais ces derniers jours encore, des contacts étaient renoués par la France avec des membres du FARC.
"Nous avons réussi, nous le pensons, à renouer un dialogue avec certains membres du secrétariat des FARC", expliquait ainsi il y a quelques jours un proche de Nicolas Sarkozy. "Toutes les indications confirment qu'elle est en vie et en pas trop mauvaise santé. Les derniers témoignages que nous avons montrent que son état de santé est mauvais, mais pas dramatique", précisait-il.
"La France n'abandonnera pas Ingrid Betancourt", affirmait Nicolas Sarkozy dès le 6 mai, au soir de son élection à l'Elysée, érigeant la libération de l'otage franco-colombienne, enlevée le 23 février 2002, en "priorité" de la diplomatie française. Dans la foulée, il demandait à la
Colombie, et obtenait en juin, la libération de Rodrigo Granda, le plus haut gradé des FARC détenu par Bogota. Le président français espérait qu'il pourrait jouer le rôle de médiateur avec les FARC.
Paris se tournera ensuite vers le président vénézuélien
Hugo Chavez pour tenter d'amorcer ce dialogue avec la guérilla, malgré les réticences du président colombien
Alvaro Uribe. Parallèlement, la France envoyait des émissaires dans la jungle colomienne pour essayer de nouer un contact direct avec les FARC. Le président français s'est dit à plusieurs reprises "prêt à aller sur place" lui-même si cela pouvait rendre possible un accord humanitaire, en mettant en garde la Colombie contre une opération militaire à laquelle la famille d'Ingrid Betancourt était aussi hostile.
Qualifié par Paris de "meilleure chance" d'obtenir une libération d'Ingrid Betancourt, Hugo Chavez est reçu en novembre à l'Elysée. L'homme promet une preuve de vie de l'otage "avant la fin de l'année". Mais quelques jours plus tard, la Colombie douche ces espoirs en annonçant la fin de la mission de médiation du président vénézuélien, au grand dam de Paris.
Finalement, les premières preuves de vie arriveront bien, le 30 novembre, mais c'est la Colombie qui obtiendra ces cassettes vidéos, saisies par l'armée. "Elle est vivante", se rejouit Nicolas Sarkozy. Mais ces images sont aussi inquiétantes: Ingrid Betancourt y apparait très affaiblie.
Le 6 décembre, le président français décide donc de s'adresser directement au chef d'une organisation toujours considérée par la France comme une organisation terroriste, Manuel Marulanda, pour lui demander de relâcher Ingrid Betancourt dans un message vidéo. En échange, il s'engage à aider à la recherche d'un accord humanitaire pour les autres prisonniers. "C'est aujourd'hui une femme à bout de forces (...) Il faut sauver une femme en danger de mort", plaide-t-il.
Le 10 janvier, l'espoir grandit avec la libération par les
FARC de trois otages, dont l'ancienne directrice de campagne d'Ingrid Betancourt, Clara Rojas. Cela semble confirmer que la piste de la médiation d'Hugo Chavez est la bonne. Et Nicolas Sarkozy "encourage" d'ailleurs Alvaro Uribe "à n'exclure aucun concours utile", alors que les rapports du président colombien sont particulièrement tendus son homologue vénézuélien.
Le 1er mars, la France ne cache pas son irritation après la mort de Raul Reyes, N°2 et porte-parole des FARC, lors d'une opération militaire colombienne, alors même qu'il était en contact avec la France. La Colombie était informée de ces contacts, souligne Paris. Ce décès "intervient à un moment crucial où tout devait être mis en oeuvre pour conforter la dynamique positive qui s'était amorcée avec la libération unilatérale de plusieurs otages", regrette l'Elysée. "C'est une mauvaise nouvelle, je le crains", lâche le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
Le 1er avril, Nicolas Sarkozy réitère son appel à Manuel Marulanda: "Ingrid est en danger de mort imminente", avertit-il dans un message radio-télévisé. Dans la foulée, la France envoit une mission humanitaire sur place. Mais ces efforts paraissent de plus en plus désespérés. Les FARC renvoient très vite une fin de non-recevoir à Paris et la mission humanitaire revient bredouille.
Finalement, la solution viendra de l'armée colombienne. Après la mort de Manuel Marulanda, c'est une opération militaire qui a libéré Ingrid Betancourt mardi. Alors qu'on lui demandait le 6 mars si une libération de l'otage franco-colombienne pourrait amener la France à faire sortir les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) de la liste des organisations terroristes, le président français avait rétorqué: "une chose est sûre, c'est que si Ingrid n'est pas libérée dans le cadre humanitaire, jamais." . . .
L'article sur le sujet
http://fr.news.yahoo.com/ap/20080702/twl-colombie-otages-sarkozy-efforts-5c16fb8.htmlOn eu peur d'attendre . . . Euh personne sait si elle va se représenter pour les prochaines élections en Colombie ?
Bonheur à elle et les siens bon retour chez nous . . .