KiSuij
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 Le Démon de l'Amour - Chapitre I

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Hendy

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MessageSujet: Le Démon de l'Amour - Chapitre I   Le Démon de l'Amour - Chapitre I Icon_minitimeMar 7 Jan - 14:02

Le démon de l'amour

Chapitre 1

Imprévu

Chaque jour, tout se répète. Métro, boulot, dodo. Les gens agissent toujours de la même manière, même ceux que l'on prétend être « différent », alors qu'ils appartiennent pourtant tous, à leurs propres groupes conventionnels. En faites-vous partie ? La réponse n'appartient qu'à vous. Pourquoi lisez-vous ? Nous verrons bien quelles sont vos motivations. Pour le moment, j'en connais une qui n'était pas motivée. Nathalie. Brillante élève jusqu'au bac et désormais étudiante en anglais dans une université lyonnaise. La vie pour elle était inutile. Elle ne constatait que répétition après répétition dans chaque domaine de sa vie.

Même l'amour, censé être imprévisible, ne l'était pas. Encore aurait-il fallu qu'elle sache véritablement ce qu'est l'amour. Or, dans la société d'aujourd'hui, il était clair que bon nombre de couples étaient bien loin de savoir ce qu'est véritablement l'amour. De même, savent-ils ce qu'est un être humain ? On peut en douter. Nonobstant, Nathalie n'avait jamais eu le temps d'avoir ce genre de réflexion : elle n'avait vécu que pour ses études et s'était contentée d'être studieuse, sans jamais s'intéresser à la vie et au monde qui l'entourait. Un tel ange scolaire méritait bien une punition.

-De toutes façons, le diplôme ne fait pas la compétence.
-Oui, c'est le joueur qui fait le maillot, pas le contraire !
-Ce n'est pas l'étiquette qui fait la personne, c'est tout le contraire !
-Bravo les enfants, vous venez de dire la même chose... vous vous sentez intelligents pour si peu ?

Un froid glacial venait de s'installer dans cette salle de classe, alors qu'on était en plein début d'été. Kavi. Personne ne savait vraiment qui il était. Une personnalité aux multiples facettes, déroutante même. Parfois, il avait l'air d'être l'idiot du village, d'autres fois, il paraissait bien supérieur aux enseignants. Il était craint de tous, pour son impulsivité mais surtout sa réactivité. Un véritable sniper qui savait viser où il fallait. Aucune erreur ne devait être commise en sa présence. Aucune.

-Oh, excuse nous Kavi. Nous nous sommes un peu emballés...
-Pas de soucis. D'où vient votre émoi ?
-Euh... on vient de prendre conscience de la superficialité de la société...
-C'est un bon début. Mais il va falloir aller plus loin que ça. Malheureusement...

Silence. Plus rien ne sortit de la bouche du jeune homme. Nathalie avait observé cette scène avec une grande appréhension. C'était la première fois qu'elle avait pu assister à ce genre de scène dont on lui avait parlé. Elle n'avait jamais été présente lors de ses interventions. Une santé fragile l'empêchait d'être aussi assidue qu'elle l'aurait voulue. Nonobstant, même alitée, elle étudiait. Une véritable drogue pour quelqu'un qui n'a pas de vie direz-vous, n'est-ce pas ?

-Je vous l'ai dit. Elle n'a pas de vie. Si les études n'existaient pas, elle se suiciderait.
-C'est méchant ce que tu dis !
-Non, c'est sa réalité. Pas vrai, Paul-Napo' ?
-J'irai même plus loin, si les études n'existaient pas, elle serait la plus religieuse des femmes !
-Paul-Napoléon, je me souviens pourquoi on est amis maintenant...
-Parce que je suis pire que toi ?
-Vas savoir...

Lyon. Capitale des Gaules. Une future capitale européenne mais déjà très attractive mondialement. Peut-être plus que Paris ? Pour cela, il faudrait peut-être plus de chaleur. Tout avoir en abondance matériellement, n'est pas la clé pour le bonheur. Un peuple démuni, peut trouver son bonheur, alors même qu'il est dans la misère. Pourquoi ? La richesse ne s'est jamais trouvée là où on prétend la trouver. Ne le saviez-vous pas ? Pourquoi l'Inde demeure plus attractive pour les touristes, alors qu'elle est encore loin d'atteindre le niveau économique français ? Posez la question à un vieux swami, qui vous répondra la même chose que ses prédécesseurs au début du siècle dernier : ils viennent chercher ce qu'ils n'ont toujours pas.

-Paul-Napoléon ? Ou Napoléon ?
-C'est bien Paul-Napoléon madame !
-Sympa tes parents.
-Tu comprends mieux pourquoi je fais une licence d'histoire en parallèle !
-T'es un grand malade...
-Comme mes parents !
-Petit joueur...

Durant l'été, Nathalie passait ses vacances à Peyrins, dans la maison de campagne de ses parents. Elle avait toujours évolué à un niveau de vie plutôt aisé. La maison était plutôt bien cachée, pour y accéder il fallait rouler sur un chemin de terre fait de graviers. D'un côté, il y avait de vastes champs de maïs, quant à l'opposée, on pouvait voir les champs d'abricot. Il y avait deux villas qui se faisaient face à face. La première, celle de la famille de Nathalie, à peine soignée, avec une piscine et beaucoup d'espace. L'autre, semblait plus ancienne mais très bien entretenue, fleurie de partout, un jardin et même un potager.

Le contraste était saisissant entre ces deux maisons. L'une se vendait à peine, l'autre, serait vendue à l'instant même tant elle était accueillante et chaleureuse. Lisant un livre au bord de sa piscine, elle crut reconnaitre quelqu'un. Un petit garçon courait derrière un ballon, tandis qu'un jeune homme le rattrapait, lui et le ballon, évitant ainsi toute chute sur cette pente. Le jeune homme en question réprimandait tendrement l'enfant qui acquiesça et repartit dans la maison en souriant. La jeune fille était arrivée jusqu'à son portail pour mieux voir. C'était un jeune homme plutôt bronzé, habillé de manière décontractée, tout en couleurs, radieux. Un sourire chaleureux et un regard enthousiaste.

Il se retourna et la vit. Perdit son sourire et rentra dans la maison sombrement. Elle ne comprit rien. Comment un tel changement d'humeur était possible, juste en l'ayant vue, elle, une fille pourtant magnifique et ravissante. Ah ! Ce que les jeunes filles sont parfois superficielles ! Comme si les apparences suffisaient ! Le fond compte aussi et parfois, un homme n'a pas besoin de converser pour débusquer les masques d'une femme. Le regard suffit car les yeux montrent l'âme de chaque être.

Mais comment le saurait-elle ? Alors qu'elle n'a vécu qu'à travers ses lectures dogmatiques et stéréotypées ? Elle vit alors que le petit garçon était encore là, il la fixait. Elle tenta de lui sourire, mais il prit la fuite, d'un air boudeur. Elle demeura ainsi, quelques instants, dans un long silence d'incompréhension. Soudain, les rires se firent entendre dans la villa, comme si rien ne s'était passé. Une joie de vivre s'y ressentait, sans même qu'on puisse la voir. Nathalie retourna chez elle dubitative. Ses parents étaient plongés dans leur lecture, son frère pleinement concentré sur sa console. Elle ? Perdue, dans l'ennui total. Ayant totalement oublié que plus tôt, elle était aussi occupée qu'eux.

Les jours s'écoulèrent ainsi, semblant de plus en plus longs. Elle paraissait parfois agacée. Elle entendant toutes sortes de rire venir de l'autre côté. Les gens parlaient fortement, s'écriaient allègrement. Une véritable joie d'exister vibrait autour de leur maison alors que tout autour, le voisinage se faisait aussi silencieux qu'un cimetière. Pis. Chaque fois qu'elle réussissait à croiser le regard du jeune homme, celui-ci se refroidissait et prenait congé de sa présence, comme on fuit poliment un religieux.

Ce qui l'agaçait le plus, c'était de ne pas être capable de reconnaitre le jeune homme. Il était à chaque fois à l'ombre et seul son regard lui était visible. Une fois, alors qu'elle était à sa fenêtre, elle vit que son voisin recevait quelques visites féminines. Sa curiosité hérissée, elle se faufila chez son voisin, se cachant à côté du garage où son voisin et son invitée discutaient, près de la voiture du propriétaire de la maison.

-Paul-Napoléon ?! Je ne savais pas que tu le comptais parmi tes amis !
-Nous sommes dans la même promotion.
-Oh, je vois... dommage qu'il n'écrit pas aussi bien que toi.
-Au contraire. Je l'en remercie. Sinon, tu ne viendrais pas m'embrasser en cachette dans son dos.
-...
-Je suis même heureux de lui rendre service : lui faire croire qu'il te rend heureuse.
-Tais-toi...

Nathalie fût surprise de voir que son voisin ne se fit pas gifler, mais embrasser. La visiteuse l'embrassait à la fois tendrement et passionnément, lui caressant les cheveux presque amoureusement, se collant contre lui. Le jeune homme pour sa part, se contentait de l'enlacer, la main dans ses cheveux, ses doigts bougeant à peine distinctement dans ses cheveux, les lui caressant à peine du bout des doigts.

-Tu es cruel... Comment ne pas t'embrasser ? Dans ce que tu écris...
-Alors reviens autant que tu voudras. Mais si notre secret est trahi...
-Tu te vengeras de moi, je le sais... et je ne m'en plaindrai pas, démon...

Nathalie ne comprenait rien à cette conversation qui avait lieu devant ses yeux. Bien qu'elle ait assisté à une infidélité, elle ne voyait aucun sentiment amoureux entre ces deux personnes. Alors pourquoi s'attiraient-ils aussi fatalement ? Pas même le libertinage ne semblait faire partie de leur philosophie de vie, alors pourquoi ?

-Tu devrais rentrer... j'ai à faire.
-Je reviendrai demain.
-Non, ce soir.
-Je serai là.

L'invitée prit congé de son hôte après un baiser à la russe, puis partit en courant mais sans être pressée. Pour repartir chez elle, Nathalie devait attendre que le jeune homme parte. En effet, de l'autre côté, les parents du petit garçon avaient commencé à prendre le café alors qu'elle assistait à cette entrevue.

-Que fais-tu là, mademoiselle je ne sais rien de la vie ?

Stupeur. Il l'avait prise sur le fait. Qu'allait-elle lui dire ? Comment allait-elle expliquer cet espionnage ? Mais pourquoi devait-elle s'excuser ? C'était eux qui venaient de commettre quelque chose d'illicite ! Elle en avait était seulement témoin ! Voilà ce qu'elle aurait pu penser. Au demeurant, ce qui l'effrayait le plus, c'est que cette voix lui était de plus en plus familière. Son regard n'était pas celui d'un homme qui ne la connaissait pas, bien au contraire.

-Tu ne réponds jamais. Toujours concentrée sur tes bouquins. Les humains t'importent peu. Pourquoi mériterais-tu de vivre ?
-Quoi ?
-Tsss ! Même pas fichue de reconnaitre celui qui te refile tes cours !
-Comment ?
-Tais-toi !

Furieux, le jeune homme qui semblait la connaitre la plaqua contre le mur violemment. Elle ferma les yeux, effrayée. Quelle ne fût pas sa surprise en s'apercevant avec quelle délicatesse il la touchait. Soudain, elle sentait les mains de son juge caresser son visage et ses cheveux, tandis que ses lèvres venaient châtier délicatement les siennes. Ce moment ne dura que quelques instants. S'étant perdue dans une certaine plénitude, elle n'entendit que les derniers mots du démon :

-Reviens ici à 19h. Je t'attendrai là.

Il partit. Sans donner son nom. Elle ne comprenait rien à ce qu'il venait de se passer. Du début de son intrusion chez son voisin, jusqu'à cet instant, tout lui avait semblé imprévisible. Pire. La suite même des évènements l'horrifiaient : elle ne savait pas à quoi s'attendre ! Elle, à la vie si répétitive, elle ne comprenait rien à la logique des évènements.

De cet instant de béatitude, elle se rendit compte soudain qu'elle n'avait pas été touchée qu'au visage ! Honteuse, elle se rendit compte qu'elle s'était laissée instinctivement allée dans ses bras... lui ferait-il d'autres choses à 19h ? Maintenant cachée dans l'intimité de sa chambre, nerveuse, elle voulait comprendre ce nouveau désir qu'elle n'avait jamais connu jusque-là : celui d'être choyée par un homme.

Autre chose qui la hantait encore : il lui avait parlé comme s'il la connaissait ! Elle, ne l'avait toujours pas reconnu... mais qui était-il donc ?

Fin du chapitre I
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