Ô Déesse, chère Déesse, vous que j'aime, entendez-vous ces calomnies ? Celles qui disent que mes écrits n'ont rien de personnel, rien d'authentique ? Ô ma chère et tendre, sentez-vous comme ces langues de vipères empoisonnent mon coeur ? Mais ne savez-vous pas ma chère que je vous aime, n'est-ce pas moi qui vous embrasse le matin ? Vous nourris le midi ? Et vous écris le soir ?
Ô mon amour, dites moi ces mots qui comblent mon coeur, dites moi ces mots qui font que je suis votre bien-aimé ! Oui, appelez-moi Prince, je le suis mais surtout le vôtre ! Ma vérité, votre Vérité, bénissez-moi mon amour, bénissez-moi ! Ne suis-je pas votre plus fidèle dévot ? Ne suis-je pas celui qui prie en votre faveur jour et nuit ? Ne suis-je pas celui qui n'est même pas rivalisé par les dieux pour aimer ?
Ô bien-aimée de mon coeur, que les rides s'emparent de votre visage si le temps demeure insolent envers vous ! Cela ne m'empêchera pas moins de vous embrasser ! Ni de vous affirmer mon amour, ni de le faire briller face au peuple ! Voyez mes doigts qui caressent vos lèvres, elles qui m'enchantent même quand elles sont sans voix, ne voyez-vous pas l'affection que j'ai pour vous ? Faut-il que j'écrive avec mon propre sang ?
Ô mon ange divin, je n'hésiterai pas à le faire si vous me le demandez ! Aussi bien votre jardinier d'amour, ne suis-je donc pas votre plus fidèle serviteur ? Si je puis être reconnu comme celui que vous aimez, qu'on fasse savoir tout l'honneur que j'ai à vous servir ! Si mon écriture est mon amour, alors sachez que l'amour est création. Si vous le reconnaissez, alors voyez mon asservissement envers vous à travers mes mots d'amour !
Ô mon coeur, n'ai-je donc pas prouvé l'authenticité de mes écrits ? Si tant soit peu qu'un insolent daigne m'en accuser à nouveau, qu'il accepte alors de voir mon amour le tuer ! Il est dit qu'on peut sauver des vies par la haine et en enlever par amour, alors permettez-moi de l'ôter à ceux qui osent me calomnier ! N'aimant que la Vérité, voyez à quel point je vous aime, si je ne suis pas le plus amoureux de tous, alors, je ne sais pas qui je suis.
"Tu es celui que j'aime mon cher Prince..." chuchota une voix divine.